Tout ce que vous devez savoir sur la diversité en France

Tout ce que vous devez savoir sur la diversité en France,  par Manon BINET, le 14/04/2023 

La France étant un pays varié sur le plan ethnique, culturel et religieux, la diversité est un sujet qui suscite un grand intérêt. D’un point de vue interculturel, cette thématique nous concerne parce qu’elle révèle des réalités riches en enjeux, en défis et en opportunités. Pour pouvoir fabriquer du commun, l’interculturalité a donc besoin de répondre aux questions suivantes :

Qu’est-ce que la diversité en France et comment est-elle perçue par la société française ?

Quelles sont les tendances récentes en matière de diversité en France et comment ont-elles évolué au fil du temps ?

Comment la France se compare-t-elle à d’autres pays dans le domaine de diversité et d’inclusion ?

Diversité en France

Pour ARC, en tant que structure de formation interculturelle, il est nécessaire de trouver des éclaircissements à ces questions pour pouvoir créer des contenus qui s’adaptent aux enjeux de notre époque et de notre territoire.

Trajectoires et Origines : analyse de la diversité des populations en France

Récemment, l’INED et l’INSEE ont mené le deuxième volet d’une étude colossale qui nous permet d’avancer sur ces questions. Son nom ? Trajectoires et Origines 2 (TeO2). Cette étude analyse la diversité des populations en France et la situation des personnes d’origine immigrées. Elle fait suite à l’enquête du même nom, qui avait lieu 10 ans avant.

Pour notre structure d’éducation à l’interculturalité et à l’inclusion, les données de cette recherche représentent une richesse inouïe. Cette enquête rigoureuse administrée auprès de 26 500 répondants et répondantes nous donne les clés et les orientations pour répondre avec justesse aux réalités du contexte français actuel en matière de diversité.

Diversité en France

TeO2 analyse les conditions de vie et les trajectoires sociales à partir de l’origine en croisant avec d’autres facteurs tels que : le milieu social, le sexe, la configuration familiale, le quartier, etc. De ce fait, elle prodigue des informations détaillées sur les personnes immigrées, les descendants et descendantes d’immigrés (enfants et petits enfants), les « minorités visibles » (comme les personnes des DOM) et les groupes religieux, qui sont des populations au cœur du débat public. Selon Beachemin Cris, qui a travaillé sur cette étude, une enquête aussi large n’existe nulle part ailleurs.

Les thématiques centrales de cette étude sont : l’intégration (l’accès aux ressources et à la reconnaissance sociale), les discriminations comme obstacle au droit commun et les changements d’une génération à l’autre.

Cette enquête décortique un vaste panel de sujets qui produisent des résultats basés sur des questions objectives et subjectives. Objective, parce que les scientifiques ont pu mesurer de façon factuelle l’accès aux différentes ressources de la vie sociale telle que l’éducation, le logement, l’emploi, la santé, etc. Subjective, étant donné que les personnes qui ont participé à l’étude ont pu par exemple expliquer leurs expériences, leurs sentiments et leurs impressions de traitements injustes ou défavorables dans des situations concrètes.

Une enquête administrée auprès de 26 500 répondants et répondantes

Des chiffres clés pour comprendre la situation de la diversité en France

32 % des Français et Françaises ont un lien avec l’immigration, que ces personnes soient immigrées elles-mêmes (9 %), enfants d’au moins un parent immigré (13 %), ou petits-enfants (10 %).

Les personnes immigrées et les personnes descendantes d’individu immigré ont un sentiment d’appartenance français très proche de la moyenne de la population majoritaire. L’étude révèle que le fait de se sentir français n’est pas contradictoire avec des sentiments d’attachement à d’autres nationalités. Ces différentes appartenances seraient même complémentaires.

 

La moitié des descendants et descendantes de parents immigrés expliquent qu’ils et elles ont le sentiment de ne pas être perçus comme français et française. Ce chiffre s’élève à 43 % pour les personnes avec des origines du Maghreb et 57 % pour ceux et celles d’Afrique subsaharienne.

En dix ans, le sentiment de discrimination a augmenté. 19 % des 18-49 ans disent en avoir subi en 2019-2020, contre 14 % en 2008-2009.

11 % des personnes de confession musulmane rapportent des discriminations religieuses, contre 5 % il y a dix ans

27 % des personnes immigrées sont en couple avec un conjoint sans ascendance migratoire directe, c’est le cas de 66 % des descendants et descendantes de 2e génération. À la 3e  génération, 90% des petits-enfants d’immigrés  (de moins de 60 ans) n’ont qu’un ou deux grands-parents immigrés.

Diversité et interculturalité : comment favoriser l'inclusion en France

La diversité est un enjeu important pour la société française, qui a toujours été marquée par une grande variété culturelle. Cependant, les différences culturelles peuvent parfois entraîner des malentendus et des conflits. C’est pourquoi les formations interculturelles sont un moyen efficace de promouvoir la diversité et de favoriser le vivre-ensemble.

Cette étude montre que les formations interculturelles sont particulièrement pertinentes en France. Elles permettent de mieux appréhender les normes et les codes culturels des différentes parties prenantes, de développer des compétences en communication interculturelle, et de renforcer la confiance entre les individus. TeO montre qu’il est essentiel de promouvoir une société inclusive et de lutter contre les discriminations, afin de permettre à la diversité de s’épanouir pleinement. La diversité peut favoriser l’innovation et la créativité, en apportant de nouvelles perspectives et de nouvelles idées. Elle peut contribuer à renforcer la cohésion sociale et la solidarité, en permettant la compréhension et le respect mutuel entre les différentes communautés.