Formation interculturelle et travail social

Facebook Twitter Linkedin Instagram Formation interculturelle et travail social Formation interculturelle et travail social,  par Manon BINET, le 21/10/2022 et édité le 06/03/23 Le travail social regroupe un ensemble de métiers et de professionnels dans lesquels la rencontre avec les autres et par conséquent la diversité et l’altérité est centrale. D’après le Code de l’action sociale et des familles : « Le travail social vise à permettre l’accès des personnes à l’ensemble des droits fondamentaux, à faciliter leur inclusion sociale et à exercer une pleine citoyenneté. Dans un but d’émancipation, d’accès à l’autonomie, de protection et de participation des personnes, le travail social contribue à promouvoir, par des approches individuelles et collectives, le changement social, le développement social et la cohésion de la société. Il participe au développement des capacités des personnes à agir pour elles-mêmes et dans leur environnement » [1]. Interculturalité et travail social : deux notions indissociables L’intégration, un objectif du travail social ? Nos formations interculturelles souhaitent vous en donner les moyens. Les travailleurs et travailleuses du social ont cette particularité d’évoluer dans des situations professionnelles dans lesquelles des personnes issues de différentes cultures vont interagir. Que ce soit dans l’accompagnement et la prise en charge de divers publics ou au sein même des structures d’accueil, l’action sociale se fait dans un environnement multiculturel. Le secteur social va proposer ou intervenir dans des espaces dans lesquels la rencontre entre cultures est inéluctable.  Pour les primo-arrivants qu’ils/elles soient mineur.es non accompagnés (MNA), demandeurs/demandeuses d’asile ou migrants/migrantes le choc culturel est partout. Comment expliquer l’administration française ? Le marché du travail ? Le fonctionnement de nos transports en commun ? Comment faire en sorte que dans un accueil de jour ou de nuit plusieurs nationalités différentes se comprennent pour manger, dormir, se laver… alors qu’il y a des décalages culturels ? De plus, relevons que la diversité culturelle, et donc l’interculturalité, ne se cantonne pas à l’arrivée des primo-arrivants. La question de l’immigration est une chose, celle de l’intégration en est une plus vaste. L’intervention sociale c’est d’abord un pas de côté, un changement de regard, un déplacement des représentations. C’est travailler avec des personnes et des familles culturellement riches et mixtes, qui sont françaises, mais qu’on renvoie systématiquement à une émigration qui ne les concerne plus directement. L’objectif de formations interculturelles auprès des professionnels dans le secteur social  est donc aussi de transmettre des pratiques et des outils pour identifier les stéréotypes et les préjugés afin de lutter contre les stigmatisations, les discriminations et l’exclusion. Apprendre la gestion de l’interculturalité dans le cadre du travail social c’est permettre l’application et l’accès au droit commun pour toutes et tous. La compétence culturelle ne se pense pas uniquement à un niveau géographique. L’identité de l’individu se compose de multiples appartenances. Par exemple, je ne suis pas seulement Française ou Japonais. Je me définis également par ma culture de genre, ma culture régionale, ma culture de classe, ma culture politique, ma culture générationnelle, etc. L’intelligence interculturelle dans le travail social c’est prendre en compte tous ces différents niveaux de compréhension. Pour illustrer cette idée, prenons une étude du sociologue Sicot François [3] qui montre bien que dans un IME plusieurs milieux sociaux sont présents. Le travail de l’interculturalité dans ce cas-ci serait également de se demander comment gérer les différences d’attitudes, de représentations, de façons de vivre liées aux diverses appartenances sociales des enfants et adolescents . De plus, comme l’explique l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf, dans son essai  Les identités meurtrières : « L’identité d’une personne n’est pas une juxtaposition d’appartenances autonomes, ce n’est pas un « patchwork »», mais quelque chose de beaucoup plus complexe et entremêlé [2]. On pourrait parler de « transculturalité », dans le sens où ce mélange « transcende » et/ou « transforme » nos identités culturelles. Comment expliquer l’administration française à un demandeur d’asile ?  Les étapes de l’intelligence interculturelle pour les professionnels Les conflits ou les malentendus liés à la culture peuvent être nombreux. Il ne faut pas non plus oublier que le travailleur et la travailleuse du social ne sont pas des pages blanches. Ces professionnels possèdent aussi des lunettes culturelles à travers lesquelles ils et elles voient la réalité. Dans nos formations interculturelles, il est essentiel, dans un premier temps, d’identifier pour soi-même ce qui relève de la culture, du psychologique, du social et du l’universel dans ses propres manières d’agir et de percevoir. Qui plus est, ces différentes dimensions peuvent mutuellement s’influencer, ce qui rend l’exercice plus ardu.  Bien entendu, l’interculturalité n’est pas une recette de cuisine. Il ne suffit pas de connaitre les règles de politesse de l’Afghanistan ou de la Guinée pour éviter de faire des faux pas. Les professionnels le savent. L’intelligence interculturelle passe par le fait de d’abord se regarder dans un miroir pour mieux comprendre de quelle façon l’individu est en partie construit par sa culture. Ensuite seulement il est possible d’explorer les particularités culturelles de groupes spécifiques pour savoir comment des éléments comme le rapport au temps, à l’espace, à la hiérarchie, à la communication, aux émotions … peuvent se distinguer d’une culture à une autre. Il ne suffit pas de connaitre les règles de politesse à table de l’Afghanistan ou de la Guinée pour éviter de faire des faux pas  Le travail social : croiser sociologie et interculturalité La formation interculturelle des professionnels du médico-social passe également par une identification et une compréhension des thématiques spécifiques à l’accompagnement et la prise en charge des usagers. Des sujets comme la parentalité (famille, éducation, autorité, etc.), la conception de la relation d’aide, la compréhension des parcours migratoires, la prise en charge des personnes issues de la migration, le rapport au corps, la gestion des questions sanitaires, sont source d’interrogations parce qu’il peut y avoir des différences dans les valeurs et les normes. Ces questions ne peuvent pas rester des impensées. Évidemment, la loi française va édicter des droits et des devoirs qui vont servir de cadre de référence. Néanmoins, on ne peut se limiter à la loi quand il s’agit de communication et d’interaction interculturelles dans une perspective d’intégration et de lutte contre l’exclusion. En

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